le bruit dans l'histoire
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ARCHITECTURE ACOUSTIQUE

L'acoustique ou science des sons, fut étudiée longtemps avant notre ère, mais il fallut attendre la découverte du moyen de calculer le temps de réverbération d'un local (entre 1898 et 1915) par Wallace Clément Sabine - professeur à l'université d'Harvard - pour qu'elle soit rattachée à l'architecture. Avant notre siècle, les oeuvres architecturales, telles que les théatres, étaient conçues demanière à mieux faire circuler le son, non pour s'en protéger. En effet, dès l'Antiquité, les architectes avaient acquis une grande dextérité dans la conception des lieux de divertissement à ciel ouvert (cf.Vitruve, 1er siècle av.J-C). Par la suite, les créateurs de théâtres fermés utilisèrent plus leur intuition et leur bon sens que des formules mathématiques. Charles Garnier (1825-1898), architecte de l'Opéra de Paris déclarait : " Je reste dans mon obscurité, allant à tâtons, marchant à l'aveuglette et n'ayant qu'un seul guide ou plutôt qu'une seule espérance : le hasard !" Dans la vie courante, la gêne du bruit quotidien n'était pas consciente ; on recherchait seulement des moyens pour améliorer la perception des signaux sonores.
La notion de protection contre le bruit est un concept moderne.
(source ; Repères pour l'éducation à l'environnement n° 9 juillet 1996)

LE BRUIT LE PLUS VIOLENT DE L'HISTOIRE

Le bruit le plus violent de l'histoire n'a pu être enregistré et pour cause, puisqu'il s'est produit les 26 - 28 août 1883 lors de l'explosion du volcan Perbuatan, dans l'ile de Krakatoa (Indonésie). Cette explosion a été entendue à près de 5.000 kilomètres.
(source : David Lowenthal "Courrier de l'Unesco" nov. 1976)

LES PRATIQUES DU CRI AU MOYEN ÂGE : NOËL !

Les périodes anciennes ne nous livrent aucune trace sonore. Aussi, l'historien doit-il interroger avec acuité les textes et les images afin de reconstituer les sons, les bruits et les cris. "Le Moyen Âge est pour nous une période en sourdine, parce que nous l'appréhendons par des vestiges désormais silencieux : cathédrales, châteaux, manuscrits, coffrets d'ivoire..." Et pourtant, l'époque médiévale est bruyante : cris des rues, bruits des armes, marteaux du forgeron, chants des fidèles à l'office... Dans une société où bien peu d'hommes accèdent à l'écriture, où la communication et la diffusion de l'information passent par l'image, le geste et la parole, où les textes littéraires sont, dans leur grande majorité, élaborés en vue d'une performance orale, la parole et l'ouïe occupent une place cruciale.
Le cri "Noël" joue un rôle essentiel lors du sacre du roi ou lors de ses entrées dans les villes. Cri de la nativité, il marque le passage de l'extérieur vers l'intérieur de la ville, dans les entrées royales, l'avènement du roi ou les naissances d'importance. Saluant la nativité du Christ, le cri "Noël" est signe de joie.
Source : Histoire Ancienne et Médiévale - 75 Université Paris I Panthéon - Sorbonne
Haro ! Noël ! Oyé ! Pratiques du cri au Moyen Âge - Publication de la Sorbonne - Didier Lett, Nicolas Offenstadt

L'EXCÈS DE BRUIT TROUBLAIT...

...les Assyriens qui croyaient que les divinités maléfiques produisaient des bruits et causaient tremblements de terre et orages.
De même, le bruit a été un instrument de guerre ; un groupe de soldats romains était exclusivement chargé de faire du bruit pour effrayer l'ennemi et jeter la confusion dans ses rangs.
Source : SENAT "rapport de la Commission des Affaires Culturelles" du 22/11/77

NUISANCES SONORES EN L'AN 1666

Qui frappe l'air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ?
Est-ce donc pour veiller qu'on se couche à Paris ?
Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières,
Rassemble ici les chats de toutes les gouttières ?
J'ai beau sauter du lit, plein de trouble et d'effroi,
Je pense qu'avec eux tout l'enfer est chez moi :
L'un miaule en grondant comme un tigre en furie,
L'autre roule sa voix comme un enfant qui crie.
Ce n'est pas tout encor, les souris et les rats
Semblent, pour m'éveiller, s'entendre avec les chats,
Plus importuns pour moi, durant la nuit obscure,
Que jamais, en plein jour, ne fut l'abbé de Pure.
Tout conspire à la fois à troubler mon repos,
Et je me plains ici du moindre de mes maux :
Car à peine les coqs, commençant leur ramage,
Auront de cris aigus frappé le voisinage,
Qu'un affreux serrurier, que le ciel en courroux
A fait pour mes péchés, trop voisin de chez nous,
Avec un fer maudit, qu'à grand bruit il apprête,
De cent coups de marteau me va fendre la tête.
J'entends déjà partout les charrettes courir,
Les maçons travailler, les boutiques s'ouvrir :
Tandis que dans les airs mille cloches émues,
D'un funèbre concert font retentir les nues ;
Et, se mêlant au bruit de la grêle et des vents,
Pour honorer les morts font mourir les vivants,
Je fais pour me reposer un effort inutile :
Ce n'est qu'à prix d'argent qu'on dort dans cette ville.
Il faudrait, dans l'enclos d'un vaste logement,
Avoir loin de la rue un autre appartement.

Nicolas BOILEAU (satire VI : extrait)